samedi 3 octobre 2020

Oui ça va.

 

Nous ça va tout bien. Vi, vi, vi… tout bien.

 

Depuis le semi-confinement et nos petits aléas divers et variés, je trouve la famille particulièrement en forme.

 

Pour commencer par le plus petit, Bébé Stitch se porte à merveille, enfin quand je dis « se porte », c’est plutôt se roule à merveille ! Effectivement il enchaîne un peu les crises, on peut pas lui en vouloir on a aussi le droit de se rouler par terre. Pas plus tard que ce matin d’ailleurs je l’ai fait et je me suis cognée hyper fort la tête sur le meuble à chaussures. Du coup, j’étais un peu fatiguée et jalouse de ne plus avoir 20 mois et la souplesse sans fin de ce petit donut sur pattes. Sinon, il a recommencé la garderie, il mord avec joie, embrasse toutes les filles sur la bouche et peint plus vite que son ombre, je vais bientôt ouvrir une galerie, peut-être enfin le moyen d’arrondir mes fins de mois pour racheter une voiture où l’on pourrait mettre les 3 enfants. Je trouve toujours délicat quand un des trois doit marcher ou aller à vélo en nous suivant, surtout quand c’est le bébé.

Mini Pirate, un amour en barre…à mine. Elle a fait grève au niveau de l’école. Elle pense que c’est un centre aéré et qu’elle est l’animatrice. Elle n’est clairement pas en retard concernant la blague et met une ambiance chaleureuse en classe. Elle est tellement près de la maîtresse que si elle avance encore un peu elle va finir dans le tiroir. J’ai passé de la maman qui comprend à la mère fouettard en moins de deux secondes quand j’ai vu l’état de ses cahiers. J’ai écrit un autre nom dessus, trop honte que ça vienne de chez nous ! Sinon elle s’est mariée en grande pompe avec un de ses camarade de classe et elle porte avec fierté une alliance en scotch et des fleurs plein les dreads. Elle a un projet familial et professionnel sur les 50 prochaines années. Elle voit loin mais je serai assez heureuse qu’elle commence par arrêter de faire des canards en gomme d’architecte pendant les cours d’anglais.

Fille aînée, le top… de l’adolescence. La dernière en date c’est le massacre de ses cheveux qu’elle portaient jusqu’en bas du dos pour une longueur indéterminée (forcément ce n’est pas droit) et sans raison autre que « pfff, en mode, genre… tu vois ? ». Non. Je ne vois pas.

Elle est entrée au lycée et découvre ce que c’est d’être la petite chez les grands. Avec son lot d’hormones et de poussées de révolte tout en écoutant du Wejdene en boucle. C’est un âge rempli de contradictions et de retours en arrière. On dirait que tous les acquis sont partis en sucette. Bon moi j’ai de la chance parce que je suis celle qui reçoit les confidences et pas les coups. Donc ma position est plutôt enviable. Je mets des pansements à l’Homme de temps en temps.

L’Homme ? Oui ça va. Il traîne un peu la patte, bon il s’est fait opérer l’an passé d’une fracture du poignet et depuis il est moins vaillant quand il passe la chatière et … non pardon, là c’est Grochâ dont je parle. L’Homme ? L’Homme ? Ah oui ça me revient, le mec qui a une veste jaune ? Oui il a l’air sympa. Je me réjouis de passer un petit moment en tête à tête avec lui, comme ça je lui demanderais de se tutoyer pour commencer parce qu’il a l’air d’avoir un peu les mêmes horaires que moi. Et peut-être même qu’on sera amis un jour, mais bon il a l’air pris, parce que parfois il se balade avec une poussette, la même que la mienne et son gamin à la même tête que le mien, c’est drôle parfois les coïncidences.

Donc moi, je vais super bien. J’adore ma vie. J’aime faire la lessive le lundi, les courses, le ménage, et engueuler les enfants. Je trouve que c’est quand même vraiment gratifiant. Je vis toujours avec ma poule, Roussette et moi c’est l’amour fou, on se marre comme des baleines.

Grande ombre au tableau : les phasmes sont décédés.

Bon c’est des petites nouvelles lancées comme ça, mais je vous promets de vous parler de mes parents et de ma sœur la prochaine fois. 

 


 

 

mercredi 27 mai 2020

Déconfinement : Jour du vélo


Je pars seule, de bon matin, pour être à l’ouverture du grand magasin de vélos dans la zone industrielle. J’y vais à pied car je n’ai plus de voiture. Nous avons vendu celle de L’Homme et comme il a un rendez-vous à l’extérieur, je me retrouve avec mes deux petits pieds comme seuls compagnons de route. Ça tombe bien, j’aime bien marcher.

Je fais quelques kilomètres, la dread au vent et j’arrive enfin au magasin. Je sais ce que je viens chercher, je rentre donc pleine d’entrain et de réjouissance.

Après m’être désinfectée les mains, je pars de suite tout au fond de la grande surface à la recherche d’un vendeur. Et là, je le vois. LE vélo. Il est beau, il est rouge-orange flamboyant, il en jette, dis-donc. C’est un vrai vélo de fille, je vais pouvoir mettre des jupes et descendre élégamment de celui-ci. Je trouve le vendeur et lui explique ma requête. J’achète également un cadenas de moto bien solide, un siège et un casque pour Bébé Stitch. J’en recherche également un pour moi..  évidemment, il ne rentre pas sur ma chevelure légèrement trop encombrante. Tant pis, je le ferai fabriquer sur mesure.

Je suis tellement enthousiaste que même le vendeur me regarde étonné. La joie ne serait donc pas de mise, passé un certain âge ? C’est MON cadeau, pour passer le cap de mes 40 balais. Et justement, j’en ai assez vu des balais !

Je ressors du magasin avec mon nouveau destrier. Fière comme une gamine qui porterait des nouvelles chaussures à paillettes. Je suis déjà amoureuse de lui. Je le chevauche et je commence à pédaler pour rejoindre ma maison. Mais je fais des détours pour mieux l’apprécier. Je passe toutes les vitesses, je m’arrête pour ranger le panier de devant que je trouve si joli et je recommence mes zigzags à travers la plaine. Je passe toutes les vitesses, j’active la sonnette. « C’est moi, je passe, c’est mon nouveau vélo !!! ». Une petite part de liberté, rien qu’à moi, pour une fois, commence à naître au creux de mon ventre. Celui-là, je ne le prêterai pas. Je ne suis pas égoïste, au contraire, pas assez et je ressens que cette fois je vais l’être. 

Ce n’est pas qu’un vélo, c’est une histoire avec moi-même, une part pour la planète, une part pour mes mollets, une part pour mes aventures que je vais vivre seule ou avec les enfants. C’est comme une douce mélodie, un matin de printemps. C’est comme une ritournelle légère et rigolote, c’est mon enfance retrouvée, je fais ce que je veux, je lâche le guidon, je ris, je suis bien. Il faut que je lui trouve un petit nom.

Je suis tellement contente, que je ne veux surtout pas qu’il dorme seul pour sa première nuit chez moi. Alors je lui fais une place sous le balcon, en me disant qu’il sera à l’abri.

Puis L’Homme revient, me dit qu’il est beau et sans me demander, part faire un tour avec. Je suis si fâchée que je mets le vélo dans notre chambre à coucher et j’envoie dormir L’Homme dans le jardin, sous la tente de plage de Bébé Stitch. 

J’installe Roussette dans le panier et je savoure cette nouvelle amitié.

Je suis trop excessive, pensez-vous ? 

M’en tape, comme dirait l’autre. On ne prend pas ma nouvelle liberté. Personne. 



dimanche 24 mai 2020

Déconfinement : Jour 14




J’ai essayé tout le week-end d’aller m’acheter un vélo. Oui, neuf, car je n’ai pas eu de vélo neuf depuis deux décennies. Jamais réussi. Les magasins pris d’assaut, les gens survoltés, prêts à attendre 2h devant chez Décathlon pour aller acheter une paire de lacets jaunes. Je ne suis jamais descendue de la voiture, j’ai juste fait le tour. Plusieurs fois, pour être sûre. Tant pis, je m’achèterai un pédalo.

Le monde va bien, messieurs, dames, il tourne rond… l’Humain consomme donc il est. Pour ceux qui pensaient naïvement comme moi, que ce qui nous arrive cette année aurait pu lui faire prendre conscience de quelque chose, merci de repousser vos attentes à 2058. 

Forte de cet enseignement, j’ai consacré mon week-end au jardin et aux 3 enfants qui ravissent notre cœur. (Si bébé Stitch pouvait se lever vers 6h15 au lieu de 5h45, ça me ravirait encore plus). Nous avons planté, ratissé, ramassé, construit des bordures... Tout cela sous l’œil attentif de Roussette qui, grâce à ses ailes, me demande de planter telle chose par ci, telle chose par-là, en pointant ses désirs. Je sens qu’elle va manger mes butternuts. Mais comme je l’aime au-delà de mes légumes, je veux bien lui en laisser un peu.

Nous avons pu profiter également d’un jour de pluie pour se ressourcer ensemble, en famille. Avoir des discussions profondes sur les drogues dures avec Fille Aînée, pleine de questions. Sur la puberté et les joies de la vie, avec Mini Pirate, pleine de questions. Sur le fromage à pâte molle avec Bébé Stitch, très intéressé.

Je me suis renseignée sur la pratique de la turbo-sieste tout en faisant la vaisselle ou la lessive. J’ai juste réussi à baver dans le linge propre. Je ne considère pas cela comme un échec, je vais réessayer dès que je peux.

Je me suis rasée la moitié de la tête en me disant que « Punk is not dead » et que ce n’est pas parce que je suis à la tête d’une smala recomposée de 3 enfants n’ayant aucun le même père et la même mère (en même temps), qu’il fallait que je me complaise dans le rôle de la mamie quadra. J’ai donc revêtu mes plus beau jeans troués, mes docks, et mes pins sur ma veste en jeans, j’ai pris Roussette sous le bras et je suis allée faire un tour dans ma Hyundai Atos Prime, The voiture. Dommage, j’ai pas pu ouvrir la fenêtre car elle bloquée. Mais Roussette était tellement contente qu’à chaque virage, elle pondait un œuf.